Le RGPD : catalyseur d'innovation et levier de souveraineté numérique

Depuis son entrée en application en 2018, le Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil, dit Règlement général sur la protection des données (RGPD), est souvent perçu comme un fardeau réglementaire, en particulier pour les entreprises. Pourtant, ce texte pourrait bien être l'un des instruments les plus puissants de l'Union européenne pour favoriser l'innovation et restaurer sa souveraineté économique à l'ère du numérique.

Redonner aux citoyens le contrôle de leurs données personnelles

Le RGPD consacre un principe fondamental : les données personnelles appartiennent aux individus. Cela signifie que chaque citoyen européen peut, à tout moment, demander à n'importe quelle organisation une copie de ses données. Ces données ne se limitent pas à un nom ou une adresse, mais comprennent l'ensemble des traces numériques laissées dans le cadre de ses activités en ligne : historique de navigation, habitudes de consommation, interactions sur les réseaux sociaux, géolocalisation, etc.

Ce droit d'accès, s'il était pleinement exercé, permettrait à chacun de reprendre la main sur son patrimoine informationnel. Et à l'échelle collective, il ouvre la voie à une économie des données plus équilibrée, où la valeur ne serait plus concentrée entre les mains de quelques géants technologiques.

L'accès comme condition de la portabilité et de l'interopérabilité

Le RGPD ne se résume pas à un exercice juridique : il implique des capacités techniques. Trop souvent, certains acteurs s'évertuent à « simplifier le RGPD » en amendant le texte, sans jamais aborder la question de la technologie. Cette posture est vaine, voire ridicule, à l'heure où les traitements sont massifs et automatisés. Il ne s'agit pas de simplifier la loi, mais de simplifier l'accès à la technologie permettant de la respecter.

La portabilité, par exemple, suppose que les données soient accessibles, structurées, interopérables. C'est une exigence technique avant tout. Un utilisateur de Spotify devrait pouvoir transférer ses playlists vers une autre plateforme, ou partager ses préférences avec une application éducative. Ces usages sont possibles dès lors que les droits sont appuyés par des outils technologiques concrets.

Une opportunité économique pour l'Union européenne

En abaissant la barrière à l'entrée que constitue l'accumulation de données, le RGPD permet une concurrence plus équitable. Si chaque individu peut choisir librement à qui il confie ses données, les acteurs émergents peuvent proposer des services pertinents sans repartir de zéro. La liquidité des données devient un moteur de dynamisme économique.

Ce potentiel ne sera exploité que si les autorités elles-mêmes adoptent cette logique. Il est temps que les autorités intègrent les outils réellement adaptés à leurs missions : la technologie existe. Pour que le RGPD atteigne pleinement ses objectifs, les institutions comme l'EDPS, l'EDPB ou la CNIL doivent adopter ces solutions concrètes dans leurs missions de contrôle et d'accompagnement, afin d'élever le standard et rendre les droits réellement applicables à grande échelle.

Le rôle stratégique de la technologie dans l'application du RGPD

La gouvernance des données reste souvent l'apanage des juristes, alors même que les traitements sont informatisés. Il est donc urgent d'utiliser les outils permettant de cartographier, tracer, et automatiser la gestion des droits.

Des solutions existent. Ces dispositifs doivent être généralisés, promus par les institutions, intégrés dans une logique d'infrastructure publique.

Le rôle des solutions indépendantes comme My Data Business

Il existe aujourd'hui des technologies prêtes à l'emploi pour mettre en œuvre efficacement les droits prévus par le RGPD. Plus la structure est petite, plus l'implémentation est rapide : c'est dans ce contexte que des initiatives comme My Data Business jouent un rôle essentiel. En proposant des outils de cartographie automatique, de visualisation des traitements ou encore de gestion des droits d'accès, ces solutions permettent aux entreprises comme aux institutions de se mettre en conformité sans complexité excessive.

Les agences européennes — EDPS, EDPB, CNIL et leurs homologues — ont un rôle à jouer : non pas en développant elles-mêmes ces technologies, mais en les adoptant activement dans leurs missions de contrôle et d'accompagnement. En les utilisant, elles élèvent le standard, montrent l'exemple et rendent la conformité plus accessible à l'ensemble de l'écosystème.

Notre mission chez My Data Business

Nous croyons que le RGPD n'est pas un frein, mais une opportunité historique. Une opportunité d'innover, de redistribuer le pouvoir, de restaurer la souveraineté numérique européenne. Chez My Data Business, nous avons une mission simple et ambitieuse : rendre la gouvernance des données accessible, automatique et compréhensible, pour que chacun — entreprise, institution ou citoyen — puisse exercer ses droits sans friction.

Nous développons des outils concrets pour que la conformité ne soit plus vécue comme une charge, mais comme un levier. Cartographier ses données, visualiser ses traitements, répondre à une demande d'accès : tout cela doit être aussi simple qu'envoyer un e-mail.

Nous appelons les institutions européennes, les régulateurs nationaux et les innovateurs à rejoindre ce mouvement. Ensemble, nous pouvons bâtir l'infrastructure qui rendra le RGPD pleinement opérationnel. Ensemble, nous pouvons faire des droits numériques une réalité vécue.

Conclusion : du droit à l'infrastructure

Le RGPD est plus qu'un texte juridique. C'est une architecture potentielle de souveraineté numérique et d'innovation. Pour qu'il tienne ses promesses, encore faut-il cesser de le caricaturer comme une norme abstraite et en faire une infrastructure active, soutenue par des moyens techniques concrets.

C'est à cette condition que l'Europe pourra transformer ses principes en puissance économique, démocratique et technologique.